Pollution au niveau de Autouillet/Boissy : point de situation
Pour information, voici les éléments de situation que l'on peut trouver sur le site de la Préfecture des Yvelines, en date du 27 février 2019 :
Dimanche 24 février 2019, vers 22h30, Total a détecté, par perte de pression, une fuite de pétrole brut sur le Pipeline d’Île-de-France (PLIF) au niveau de la commune d'Autouillet.
Le pipeline a été aussitôt mis en sécurité par Total qui a arrêté les pompages et déclenché son Plan de Surveillance et d'Intervention (PSI).
Le Préfet des Yvelines a dépêché sur place son Directeur de Cabinet Thierry Laurent pour coordonner les opérations et assurer la relation avec Total.
La CEllule anti-POLlution (CEPOL) des sapeurs-pompiers a été mobilisée et des reconnaissances menées sur les différents cours d’eau.
Des contrôles de qualité d’air intérieur ont été effectués par les pompiers chez les riverains les plus proches.
Mesures urgentes prescrites par les Services de l'Etat
La fuite a été découverte suite à des excavations le mardi 26 février au matin.
La brèche à l’origine de la fuite consiste en une ouverture particulièrement nette sur une longueur comprise entre 1,5 et 2 m sur la soudure longitudinale.
Mardi 26 février 2019, un arrêté de mesures d’urgence a été signé par le préfet des Yvelines et notifié le jour même.
Il prévoit notamment :
- le maintien hors service de la canalisation entre SP4 et SP5 ;
- la mise en place immédiate de mesures visant à couper les voies de transfert vers les enjeux prioritaires que sont les cours d’eau, les zones humides et les captages AEP situés à l’aval ;
- la remise sous 15 jours d’un rapport d’accident comprenant notamment le bilan exhaustif des examens, maintenances et contrôles effectués sur le tronçon accidenté ;
- la réalisation sous 15 jours d’un diagnostic environnemental ;
- la réalisation sous un mois d’un plan de prélèvements dans les eaux de surface, les eaux souterraines et les sols ;
- la réalisation sous un mois d’un plan de gestion des pollutions ;
- la mise en œuvre de ce plan de pollution, une fois validé par le préfet des Yvelines, sous 4 mois ;
- avant la remise en service du PLIF, un bilan des réparations, tests et contrôles et mesures provisoires pour la remise en service (telles qu’une limitation de la pression maximum en service par exemple).
Pollution des terres agricoles
La surface de terres impactées est évaluée à environ 8 hectares. Total met en place des dispositifs de pompage dans les drains agricoles afin de récupérer le maximum de produit brut.
Dans un deuxième temps, un drain périmétrique (dont la profondeur reste à déterminer par Total) est envisagé afin de limiter la propagation du panache de pollution.
Dépollution
Le volume de terres impacté est estimé entre 50 000 et 100 000 m³, soit un ordre de grandeur compris entre 100 000 et 200 000 tonnes.
En première urgence, des camions-pompe récupèrent le brut dans le pipe et dans les drains agricoles avoisinants. L’objectif étant de récupérer le maximum de produit libre pour couper les voies de transfert vers les eaux souterraines et de surface à l’aval et limiter les volumes de terres polluées.
Eaux souterraines et eaux superficielles
Eaux superficielles
Les rus du « Lieutel », du « Breuil » et de la « Coquerie » sont touchés. Ceux-ci se jettent dans la Mauldre qui rejoint ensuite la Seine. Les sapeurs-pompiers ont posé des barrages sur le ru de Brueil et le ru de la Coquerie.
La coupure des voies de transfert des champs agricoles vers les rus a été réalisée. Désormais, la priorité consiste à mettre en place de moyens de pompage pour récupérer le produit flottant sur les barrages puis de nettoyer les berges des rus
Eaux souterraines
L’ensemble des captages de la vallée de la Mauldre sont actuellement fermés sur décision de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui a mandaté un hydrogéologue pour évaluer l’impact de la pollution sur les captages AEP et envisager leur réouverture.
La Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie (DRIEE) a officiellement sollicité le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour être en mesure d’évaluer le risque de pollution des nappes souterraines les moins profondes et le temps d’infiltration.
Impact biodiversité
Aucune mortalité piscicole n’a été constatée à ce stade.