Les premières traces de l’homme inscrites dans la terre de Garancières remontent aux confins du mésolithique, période de transition entre l’âge de la pierre taillée et de la pierre polie, vers 30 000 ans avant Jésus-Christ.
Sur place, ils taillent leurs silex, façonnent leurs armes de chasse, dont ils nous ont laissé les vestiges que les labours successifs remontent régulièrement à la surface. Avec l’apparition de la métallurgie du bronze vers 1800 avant JC, de nouvelles traces de ces âges préhistoriques nous sont livrées.
Il y a quelques années, une hache de bronze a été exhumée lors d’un labour à La Queue-lez-Yvelines et des scories d’une antique fonderie apparaissent encore près de Richebourg.
Vers le début du premier millénaire, de nouveaux peuples arrivent : celtes, indo-européens. Ces envahisseurs, que César appellera Gaulois, s’établissent. Notre région se trouve aux confins des terres occupées par les Carnutes et les Durocasses.
Après la conquête romaine, l’espace s’organise. De grandes fermes s’établissent, qui ont laissé dans les noms de lieux la marque de leur présence. Certaines de ces villages gallo-romaines se sont perpétuées au travers de la finale « ville », comme Féranville, Flexanville mais aussi chez nous à Garancières le lieu-dit les buissons Frémanville (Frotmirvilla).
De cette période date la ville gallo-romaine découverte en dessous de Jouars-Pontchartrain, la Nymphée de Septeuil, mais aussi l’apparition de notre village.
C’est avec l’avènement de la dynastie carolingienne que naît véritablement Garancières. Vers 805, Irminon, abbé du monastère de St Germain des Prés (alors appelé Ste Croix-St Vincent), fait dresser un inventaire des possessions de l’abbaye ? C’est dans cet inventaire dénommé Polyptyque d’Irminon que l’on découvre un village : Warenceras. Il est occupé par deux familles, comptant une dizaine de personnes.
Le nom de Warenceras est issu de la racine germanique Waren qui signifie : mur de clôture, défense, et qui s’est transformé au cours du Moyen-âge en Garenceras par substitution du W par un G comme pour beaucoup de mots de la langue française. Ces murs de clôture étaient établis pour enfermer le gibier et en particulier les lapins (WARENS - GARENNE).
A la suite des invasions normandes des 9ème et 10ème siècle, notre région se trouve englobée dans les Marches du royaume de France qui s’est formé au cours de cette période. Le comté de Montfort est l’une de ces seigneuries militaires qui constituent un cordon de protection du royaume contre les turbulents Normands. Les seigneurs de Garancières sont vassaux du comte de Montfort et l’histoire du village se confond avec les vicissitudes du comté.
Les 12ème et 13ème siècle, après la grande parenthèse des invasions barbares et normandes, voient apparaître un nouveau développement qui va refaçonner le paysage. Des essarts (déboisement pour mise en culture) apparaissent et de nouveaux villages comme Béhoust s’y établissent. Les grands champs ouverts cultivés selon les normes strictes de l’assolement triennal se reconstituent.
Finalement, le mariage d’Anne de Bretagne, également comtesse de Montfort, avec Charles VIII puis Louis XII, fait entrer Garancières dans le royaume de France. L’histoire de Garancières se précise à la fin du 16ème siècle. En témoignent les premières archives notariales remontant à 1582 et les registres paroissiaux établis à partir de 1627. Grâce à ces nombreux documents, la vie au jour le jour au village émerge lentement.
Le 17ème siècle est une période contrastée. Au calme des règnes d’Henri IV et de Louis XII succède une période difficile qui culmine au milieu du siècle. Le climat se refroidit, les hivers sont particulièrement rigoureux. En 1650, une terrible inondation submerge le village sous près de deux mètres d’eau. Les récoltes sont hasardeuses et des épidémies, probablement le choléra, déciment une population éprouvée.
Il faut attendre le début du 18ème siècle pour voir, grâce au réchauffement du climat, reculer la misère. Les chiffres extraits des registres paroissiaux sont éloquents : aux courbes chaotiques de la mortalité du 17ème siècle succède une courbe régulière qui traduit une amélioration certaine des conditions de vie. C’est cette période de relative aisance qui permet de progresser en matière d’éducation. A la fin du siècle, les trois quarts des hommes et près de la moitié des femmes savent écrire. Le village tire sa vitalité essentiellement de la polyculture fondée principalement sur les céréales et la vigne, l’élevage étant très peu développé.
Puis, brutalement c’est l’explosion révolutionnaire qui vient momentanément stopper l’expansion du village. Dès le début, Garancières pénètre dans cette révolution avec l’espérance liée au siècle des Lumières que son curé, Louis Marie Landrin, député du baillage aux Etats généraux, va défendre à l’Assemblée constituante.
Mais toute naissance est douloureuse et dans les années 1793-1794 le village connaît, comme ses voisins d’ailleurs, quelques drames : Landrin doit quitter le village sous la pression révolutionnaire des émules de la Terreur, le curé de Boissy-sans-Avoir est guillotiné, l’église de Garancières est transformée en temple de la Raison. Les traces de cette période trouble étaient encore vivantes sur les murs du chœur jusqu’au milieu du 20ème siècle.
Avec la paix napoléonienne, le village découvre une certaine sérénité. Il perd certes sa position de chef-lieu de canton acquise en 1791, mais retrouve l’expansion qu’il a connue au 18ème siècle. Sa vocation agricole et viticole le tient loin de l’industrialisation galopante du 19ème siècle. Il voit uniquement passer le flot des migrants de l’ouest de la France (dont certains s’arrêteront et s’installeront) qui vient grossir l’agglomération parisienne en pleine effervescence industrielle.
Le village connaît alors dans la seconde partie du siècle une prospérité inégalée liée en grande partie aux malheurs des viticulteurs du Midi terrassé par l’explosion du phylloxera. Le vignoble parisien atteint son apogée au 19ème siècle. Mais le phylloxera gagne, progresse et atteint la limite nord de la vigne en région parisienne au crépuscule du 19ème siècle. En quelques années, la vigne disparaît : une culture deux fois millénaire sur le sol de notre commune (dont il reste quelques vestiges dans nos noms de rues et de chemins) est irrémédiablement détruite.
L’agriculture se tourne vers la monoculture céréalière. Mais les malheurs se succèdent. Les deux guerres mondiales successives vont profondément blesser la jeunesse du village, blessures certes refermées mais dont on conserve encore aujourd’hui la mémoire vivante grâce aux noms gravés dans la pierre de notre monument aux morts.
L’agriculture s’industrialise. L’entre-deux guerres voit apparaître les premiers tracteurs dans les grosses fermes qui entourent le village -certains s’en souviennent encore. La mécanisation a ses revers et la seconde partie du 20ème siècle voit lentement disparaître la lignée de ces façonneurs de notre paysage qui au cours des dix derniers millénaires ont donné à notre village l’âme qui fait de lui un véritable être vivant.
Garancières aujourd’hui s’étend sur une surface de 1012 ha dont 70 ha pour le bourg et les hameaux. 760 ha de terres cultivées, 65 ha de vergers, jardins et cultures spécialisées, 22 ha de chemins et 95 ha de bois et friches. L’altitude moyenne de la commune est de 101 m.
La population de Garancières était de 2 242 habitants au recensement en 1999, ce qui fait accéder notre village, du point de vue des statistiques INSEE, au statut de ville. Le recensement 2007 a dénombré 2 416 habitants.
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